Domi Marajo Sorrentino nait à la Martinique dans un environnement où l’Art occupe une grande place au sein de sa famille. Passionnée depuis son plus jeune âge par tout ce qui peut lui permettre de s’exprimer et d’extérioriser ses passions, ses délires et donner en quelque sorte vie a ses sentiments et exaltations, elle peint et écrit.
Après une longue « cassure » due à un drame familial, elle se réfugie dans la gymnastique, le mannequinat, la danse entre autres activités professionnelles puis elle revient à sa peinture. Elle voyage, apprend, fréquente les ateliers, s’immerge dans l’histoire de l’art, s’essaie aux dessins académiques, fusain, sanguine, se régénère et se précise… Un apprentissage permanent, l’envie d’apprendre comme moteur… L’émotion à fleur de peau, elle parle d’un parcours plutôt que d’une œuvre… une forme de réconciliation et d’acceptation du passé mais aussi du futur. Une quête du bonheur quelle touche en peignant. Sa peinture vibre entre abstraction et figuratif, c’est toute une vie qui se mêle, s’entrechoquent des émotions tenues qui s’expriment pour sublimer la toile.
Loin de chercher l’évasion dans un ailleurs idéal, plutôt conjurer avec légèreté la folie de l’homme. Je décris dans certaines toiles, des Horizons alternatifs qui déclenchent l’imagination.
J’amorce l’importance du rêve et de la dimension utopique.
Je délire en couleur, c’est ma façon de traduire mes ressentis, mes sentiments. Tantôt des visages, tantôt des éléments, tantôt des corps, des silences… sinon des sensations…
Pas encore
Je cours, je cours, je cours….
J’ai croisé une petite plante verte
Elle pousse là, inexorablement…
Imperturbable, elle pousse tout court
Et même si c’est de travers…
Sans compter… Elle l’a ce temps …
Elle n’a pas compris et pourquoi et encore moi
J’ai déboulé, manqué la piétiner
Elle a reconnu l’importune des bois
« Domi ! » où cours tu encore ? a-t-elle hurlé
Mes pas ont scandé mon élan incertain
Sur une patte, j’ai lancé « Je vais… « Suis pas encore ! »
Tu me reverras sans doute demain !
Je dois arriver où je dois et où je vais éclore
Elle n’a rien entendu, bien sûr… toute à sa pousse
C’est que demain, moi je cours…sans doute …
Ce temps qui m’accompagne et qui s’émousse
Si vite que j’en fais une silencieuse joute…
Me reverra sans doute… cette petite plante verte
l’info ? où… arriver et être… « c’est pas rien ! »
L’avenir m’appartient… un peu… et cette ère
C’est pour moi… A demain !
Tout n’est pas mort
J’ai pensé très fort
Tout n’est pas mort !
J’ai ri des mots
Ça sonnait faux…
J’ai dit, ça suffit !
Et j’ai tout mis,
Mes joies et mes pleurs,
Mes espoirs et mes leurres,
J’ai fermé les yeux.
Tout n’était pas si vieux,
Si la couleur y était.
Et tout en moi vibrait…
J’ai revu mon cavalier
Que j’avais tant imaginé,
Moi, toute petite…
Les yeux en pépites,
Je suis montée
Et j’ai plané, accrochée,
Collée à son bouclier
J’ai lancé un pied de nez
Au hasard, au destin ?
Je n’en sais rien…
J’ai tout pris, tout ! C’est fou !!!
Toi
Est-ce t’avoir déjà vu
T’avoir senti…désir ému,
Tes yeux couleur soleil,
Ta peau au goût de miel
Tes lèvres salées,
Aux miennes mêlées…
Nos sueurs baroques,
Nos corps équivoques,
Nos soupirs, nos rires,
Et surtout nos délires…
Vers des horizons célestes
Nos âmes devenues si lestes…
Comme au matin du monde,
J’ai trouvé les couleurs des saisons
J’ai mangé dans tes mains,
Le pain complet de demain…
Je me suis diluée à la rivière,
Dans son miroir, je n’étais plus hier…
Dans mon cœur plein de défis,
J’y ai mêlé des cactus et des tourmalines.
Mon âme est une lagune,
Paisible sous la lune,
Où le silence est voisin des Dieux
Ce que jadis ont connu les aïeux.
Domi
Source : https://www.artsetlettresdefrance.fr/domi-marajo-sorrentino/